L'ÉTERNEL RECOMMENCEMENT

Jun 04, 2020
Petite pierre dans le sable avec des cercles tracés autour comme des vagues dans le sable

La vie est un éternel recommencement. 

Se lever tous les matins, se doucher, déjeuner, refaire la même route vers le travail (ou vers son poste de télé-travail à la maison, par les temps qui courent), luncher, retourner au travail, faire les courses, souper, regarder la télé ou des vidéos sur l'ordi, dormir...  Comme cela peut être lassant à la longue, se dit-on, si on n'y retrouve pas le sens profond que ce recommencement sert en fait de rampe de lancement à notre avancement. 

Plus jeune, je me souviens m'être lassée de tous mes boulots qui me condamnaient à ce recommencement. Le signal d'ennui était toujours les mêmes : gorge nouée, pression au cœur, contraction eu plexus avant d'aller au travail, ou tous ces symptômes réunis selon les jours. Pas de répit tant que je n'apportais pas les changements nécessaires pour retrouver mes élans et exprimer qui je suis réellement... Jusqu'à ce que je commence à enseigner et à animer des ateliers d'éveil en 2010. Depuis, recommencer veut dire avancer. Par exemple, enseigner le même atelier d'écriture inspirée, mais à des groupes différents, me pousse constamment à me renouveler et à offrir une nouvelle meilleure version de moi. 

En cette fin de confinement, j'ai par contre la douce-amer sensation d'observer le vieux cycle se reproduire autour de moi, celui dans lequel je tournais en rond avant de trouver ma voie. Comme si toute l'humanité cherchait la sienne présentement. On recommence à vivre « plus normalement », nous dit-on, mais pas tout à fait non plus, puisque la peur est toujours bien présente, voire ancrée dans notre nouvelle réalité. 

Alors, la question qui me taraude présentement: Qu'est-ce que « la normalité » ? Et veut-on vraiment revenir à cette normale, dans cet éternel recommencement d'essais-erreurs ? Veut-on vraiment retourner là où on a laissé notre « vie normale » en mars, pour mieux la continuer comme avant, comme si rien ne s'était produit ? Veut-on revivre ce cycle de la roue de Fortune qui tend à revenir au même point sans rien changer à notre mode de vie, à notre regard sur l'autre, à notre co-habitation déconnectée de la nature et de ses micros-organismes, qui peuvent tant nous soutenir que nous anéantir ? 

J'enseigne l'éveil parce que je rêve d'un monde meilleur dans lequel tous les êtres humains vont pouvoir vivre en harmonie, dans une grande fraternité où règne l'amour, la paix, le respect et l'équité. Le confinement nous a offert une nouvelle perspective sur la vie. On a vu ceux qu'on ne voyait pas. Les soignants, les êtres de service (épiciers, caissiers, camionneurs, ouvriers essentiels...) On a descendu un peu de leur piédestal les vedettes d'un star système artificiel, mais redonné aux bénévoles et aux aidants leurs lettres de noblesse. Dans le détour, la COVID nous a aussi poussé à revenir à soi et à faire des bilans de nos valeurs et de nos idéaux. 

Est-ce pour retourner au point de départ ? 

Les prochains mois vont être cruciaux pour se poser toutes ces questions, prendre position et affirmer notre souveraineté d'Être. Il n'en tient qu'à chacun de nous de répondre « Présent » et d'apporter de réels changements dans notre façon de voir la vie sur cette planète, et surtout, comment on veut la vivre, main dans la main avec le reste de la communauté humaine. On s'est tous réveillés à une meilleure version de l'humain pendant la pandémie, est-ce pour se rendormir aussitôt que les commerces vont rouvrir leurs portes et que l'économie va désespérément tenter de reprendre son hégémonie toute puissante sur nos belles prises de conscience individuelles et collectives ? 

Se poser la question, c'est y répondre...

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