SORTIR DE L'ILLUSION

Nov 19, 2020
Relief d'un journal transparent tenu par personne avec chapeau melon. Paysage de ciel et arbres

« It's all a game, play the game ! » 

Voilà la ligne que je me répète le plus fréquemment par les temps qui courent. Pas que je minimise les impacts de la pandémie, des élections américaines chaotiques, de la faim dans le monde et de la détresse psychique qui augmente en flèche avec le re-confinement actuel. Pas que je glisse dans la pensée magique en plaçant toutes les difficultés ou les plaisirs éphémères compensatoires au rang de l'illusion, tout en nourrissant l'idée qu'il existerait une réalité plus attrayante dans un « ailleurs meilleur ». Pas non plus que je refuse de vivre cette vie dans ses aspects plus sombres, quand ils ressurgissent. Seulement, je reconnais de plus en plus l'illusion de la grande pièce de théâtre qui se joue sous nos yeux, et je m'emploie à en émerger en amour et en conscience. 

Mais qu'elle est cette illusion ? Est-ce que le virus est une illusion ? Est-ce que les solutions à ce virus sont une illusion ? Est-ce que l'instabilité planétaire engendrée par cette situation singulière se classe elle aussi dans la catégorie de l'illusion ? 

D'une certaine façon, oui. 

Reconnaître l'illusion, en fait, devient un exercice en soi. Il est pourtant bien réel que nous faisons face à un virus qui a confiné la planète tout entière, créant un clivage plus large que le Grand Canyon entre la partie de la population mondiale qui est convaincue de la pertinence des mesures sanitaires actuelles versus celle qui les conteste. Il est bien réel que des gens meurent et que d'autres subissent les séquelles de cette maladie à plus ou moins long terme. Il est aussi bien réel que nos vies sont chamboulées sans qu'on puisse y faire grand chose, du moins dans les faits, au premier niveau. 

Alors, où se trouve l'illusion ? Justement dans ce « faire » qui se situe au premier niveau. Car si on ne peut y « faire » grand chose, on peut sans doute « être » quelque chose de différent qui prépare le « faire » d'après. On peut être conscient de l'illusion dans sa mise en scène pour mieux comprendre le scénario du Grand Plan derrière. L'illusion, ce serait de croire que nous sommes victimes d'une pandémie mondiale. L'illusion, ce serait d'entretenir la croyance que nous ne pouvons rien changer à la situation. L'illusion, ça serait de rester dans la courte-vue du manque que les restrictions imposent plutôt que de regarder à l'horizon pour y voir la lumière qui se profile de l'autre côté de cet entonnoir de ce qui nous semble se comptabiliser en pertes. 

Entonnoir. Juste dans le mot, on voit le « noir » du goulot qui nous attend. Comme le bébé à naître, personne n'a envie de s'aventurer dans le sombre passage à venir, quittant du coup le confort du nid douillet que nous procurait cette illusion du monde matérialiste depuis si longtemps. Si longtemps qu'on s'était endormi. Si longtemps, qu'on a oublié qui nous sommes au-delà de la matière. Si longtemps qu'on en est arrivé à penser qu'il est normal de vivre dans une société où l'écart entre les riches et les pauvres ne cesse de se creuser, que la souffrance sévit plus que jamais sur notre planète et que l’iniquité entre êtres humains est inévitable pour maintenant l'équilibre. 

Or il n'en est rien. Et c'est en cette période bénie que cette illusion vole en éclat. Celle de penser qu'on ne peut rien faire à notre petite échelle personnelle pour changer les choses sur la planète, alors qu'il y a suffisamment de ressources pour nourrir tout le monde, éduquer tout le monde et offrir des chances égales à tous, en respectant les différences. 

Heureusement, cette illusion commence à s'effriter, parce qu'on a commencé à reprendre notre pouvoir de créer notre vie autrement. On a commencé à comprendre qu'on avait le choix et qu'on pouvait changer la donne, du moins dans notre vie personnelle. C'est ça l'effet du mouvement de « développement personnel » des dernières années, ce courant qui ne cesse de grandir et qui pousse de plus en plus de gens à s'éveiller à leur véritable nature de créateur. 

Or, plus on devient conscient de ce fait, plus l'illusion cède sa place à la réalité élargie de notre propre grandeur, beauté et puissance, unies à celles de tous les êtres vivants! 

Mais il faut pour cela affronter avec sagesse l'illusoire noirceur de l'entonnoir pour mieux célébrer la naissance à venir dans la lumière...

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